Est-que la femme est en mesure de changer les relations familiales toute seule ?
C’est un extrait du livre «L’art d’être la femme de son mari et sa muse»
La question se pose presque toujours : est-ce que je peux changer les relations toute seule ? Si je change, si j’accomplie mes obligations, si j’accepte mon mari – où cela va mener? Quelles sont les garanties de la réussite?
Et cette question nous dit que, avec une telle approche, il n’y a pas de garantie. Nous avons déjà parlé des trois gunas de la nature matérielle, trois sortes de bonheur. Alors quand nous commençons à changer juste pour obtenir le résultat le plus vite possible, d’habitude le désenchantement nous attend. Parce que c’est l’influence du guna de la passion. Encore et encore je vois ces lettres pleines de reproches et de désenchantement:
«Je porte déjà une jolie robe à la maison, je prépare le dîner, mais il me considère toujours de la même façon»
«J’accomplie mes obligations, mais il n’a jamais accroché l’étagère»
«Je lui ai même dis qu’il m’était cher, mais il a juste bougonné quelque chose en guise de réponse»
Ainsi sont faites nos âmes, toute cupidité provoque en nous un rejet. Quand nous voyons que quelqu’un attend quelque chose de nous, nous nous refermons. Nous ne voulons rien donner. Ni développer les relations. Alors il n’est pas nécessaire de le prononcer- le plus souvent nos pensées ne chuchotent pas, elles crient. Et on les entend très bien.
Et quand-même, si je veux changer, pour quel but ? Pour que ce type comprenne quelle reine se trouve à ses côtés, et pour qu’il commence à réaliser mes envies ? Pour qu’il arrête de boire, de fumer, de rester sur le canapé ?
Quel est le principal motif de mes changements ? Quel est mon but ? Puisque c’est le but qui détermine où je vais arriver, qu’est-ce que je vais obtenir et quel sera le résultat final.
Si je mets une robe pour qu’il gagne plus d’argent, les chances de réussir sont minimes. Mais si je le fais pour le plaisir de ses yeux – ce sera un autre résultat.
Si je cuisine pour lui avec amour, pour qu’il prenne plaisir à manger, pour qu’il se repose, son cœur va s’adoucir, et donc, les relations vont s’améliorer. Mais si je cuisine et ensuite je commence l’interrogatoire: «C’était bon ? Pourquoi tu ne dis pas « merci » ? », mon mari préfèrera manger à la cantine, là ou le cuisinier ne met pas la pression.
Si je lui fais des compliments en pensant moi-même que se sont des mensonges, il ressentira la fausseté. Et il y aura encore moins de confiance. Mais si je change mes idées sur lui, il le remarquera de toute façon – même si je n’en parle pas.
Quand il y a un conflit dans la famille, cela ressemble au tir à la corde. Chacun tire de son coté et essaie de gagner des avantages. Alors les deux sont épuisés. Mais si tu gagnes cette compétition par hasard, tu ne pourras jamais récupérer les forces perdues. C’est pourquoi on dit que dans un conflit familial les deux côtés sont toujours perdants.
Mais que faisons-nous quand nous changeons en tant que femmes ? Nous refusons cette compétition. Nous lâchons tout simplement la corde, en libérant ainsi nos forces et celles du partenaire. Nous occupons nos mains par quelque chose autre, quelque chose de plus utile, comme, par exemple, la fabrication des viennoiseries, des ouvrages à l’aiguille ou le repassage. D’habitude le mari est très inspiré par le fait de ne plus avoir besoin de lutter. Il est content, parce qu’on l’a laissé gagner. Et ce refus de lutter fait naître le respect dans son âme.
En pensant au film « Fireproof », je voudrais vous rappeler encore une fois : on peut changer les relations même si le partenaire ne fait pas la même chose. Celui qui fera le premier pas gagnera. Gagnera la possibilité de changer les relations. Gagnera, parce qu’il aura une raison de plus de se respecter. Gagnera, parce que, en changeant et en devenant meilleur, il deviendra plus heureux de manière inévitable.
C’est pourquoi je vous propose de cesser ces jeux qui s’appellent « tirer à hue et à dia », «donnant donnant», «qui a raison», «qui est plus cool»… Dans nos familles ces jeux inutiles et même nuisibles ont pris racine.
Mais on peut jouer autrement: «Je vais te rendre encore plus heureux», «Qui fera plus de bonnes actions dans ce monde». «Qui aime plus fort», etc. On peut se passer des jeux et compétitions. Mais comme au début il est très difficile d’éviter les mécanismes habituels, on peut changer temporairement le but des jeux.
Avec le temps nous comprenons que la vraie intimité de relations est beaucoup plus précieuse que le fait d’avoir raison ou notre orgueil. Cette intimité est très fragile, il faut la garder avec précaution, comme un vase en porcelaine. Il est très facile de la détruire, la briser. Mais très difficile de la reconstituer. Difficile, mais possible.
La il ne s’agira plus de recoller les morceaux. Vous serez obligée de modeler et cuire à nouveau. Il faudra recommencer à zéro ou même « en dessous de zéro » Bien sûr, il est plus confortable et plus vite de modeler et cuire à quatre mains. Quand les deux partenaires commencent à faire preuve de compréhension, la famille se renforce beaucoup plus vite.
Mais si ce n’est pas votre cas, faut-il s’attrister? Oui, il vous faudra plus de temps et de sagesse. Oui, il vous faudra adoucir le cœur de votre partenaire, et ensuite l’entrainer dans le processus de développement. Oui, il vous faudra changer davantage et plus vite. Mais qui sera le premier gagnant, si ce n’êtes pas vous-même?
Quand j’ai commencé à suivre cette voie, mon mari n’était ni pour ni contre. Il m’observait, et il évaluait. Ce n’était pas facile. Le matin, j’avais envie de le réveiller plus tôt, de le faire souhaiter le bonheur pour tout le monde. Mais les premiers résultats ont apparu seulement quand j’ai pu partir tranquillement prendre ma douche en passant à côté de mon mari qui dormait. En le recouvrant bien, au lieu de le réveiller et de le forcer à aller prendre sa douche.
Dans quelques semaines, après ce recouvrement, il s’est réveillé, il s’est mis debout. Ensuite il s’est réveillé tout seul. Ensuite il a commencé à se lever plus tôt que moi.
Il est plus difficile d’inspirer un homme, il est plus inerte par rapport à une femme, il a besoin de plus de temps pour faire chauffer le moteur et prendre de la vitesse. Mais si vous endurer ce temps mort sans mettre la pression, juste en l’inspirant de votre exemple, il va vous dépasser et vous guider.
C’était ainsi chez nous et chez beaucoup de nos amis. Pour une femme il est plus facile de commencer- elle accepte facilement des nouvelles idées et elle commence à essayer. Mais il est très difficile pour elle de continuer à changer. Chez l’homme c’est le contraire. Il est difficile d’accepter des nouvelles idées et de commencer à essayer. En revanche plus tard il est difficile de l’arrêter.
Et c’est un très bon moyen de progresser ensemble – quand la femme aide son mari à commencer, et ensuite c’est le mari qui aide sa femme à ne pas s’arrêter, il la guide. C’est exactement ce qu’il faut chercher à atteindre en prenant la décision de commencer à suivre cette voie – progression simultanée de deux personnes liées par une intimité cordiale. C’est une voie difficile, mais elle mène au bonheur. Il ne s’agit pas seulement de votre bonheur, mais encore du bonheur de quelques personnes qui vous entourent – votre mari, vos enfants, vos parents et vos amis.
Olga Valyaeva — valyaeva.com
translated by Natalia Richomme